Atout esthétique, effet de mode, contrainte réglementaire ou nouveau concept vraiment avantageux ? Le blog de Jeanne a tranché : pourquoi vous devriez y songer sérieusement !
L’origine
Dans les années 1980, de nouvelles politiques environnementales visant à améliorer la qualité de vie des milieux urbains, ainsi qu’une préoccupation croissante en matière de gestion des eaux pluviales, ont favorisé l’essor des toits végétalisés en Europe. Dans le même temps, la raréfaction des espaces verts occasionnée par une urbanisation accélérée a également contribué au développement des toits végétaux. C’est d’Allemagne que nous vient la méthode de conception. Extensifs, intensifs ou semi-intensifs, chacune de ses versions possède de nombreux avantages environnementaux, économiques et sociaux. En plus de l’impact positif prouvé du milieu de vie végétalisé sur notre santé, un toit vivant présente de nombreux bienfaits.
Les avantages pour toit et les autres (êtres vivants).
On peut compter une multitude d’avantages sur le court et le long terme. Le toit végétalisé contribue à la gestion des eaux pluviales en diminuant le risque d’inondation : l’eau est absorbée par le substrat, ce qui limite les débordements des réseaux d’évacuation. Ensuite, grâce à la photosynthèse qui engendre l’absorption de dioxyde de carbone et de la production d’oxygène, le toit végétal améliore la qualité de l’air. Evidemment, on s’en doute, mais un toit qui accueille le végétal abrite également la biodiversité : les végétaux nourrissent les insectes et diversifient les garde-manger des pollinisateurs par exemple.
Il y a aussi des avantages pour le bâtiment en question. L’isolation thermique est améliorée, le bâtiment reste frais en été et retient la chaleur en hiver. Le substrat et les plantes font office de tampon entre les rayons UV du soleil et le bâtiment. L’isolation acoustique est aussi meilleure. Suivant l’épaisseur du toit végétal, on peut espérer une insonorisation jusqu’à 8 dB (en sachant qu’une insonorisation de 10 dB correspond à une réduction de 50%). On peut noter deux inconvénients principaux : la difficulté de repérer des zones de fuite et la lourdeur de l’infrastructure.
A chacun sa toiture végétale
Il existe différents types de toitures végétales, elles peuvent être intensives : il n’y a pas de contrainte sur les plantes cultivées (arbres, ornementales potagères). Elles peuvent être extensives : on y plante de la végétation basse qui nécessite très peu d’entretien. Enfin, la couverture végétale peut être semi-intensive : l’épaisseur du substrat se situe entre les deux.
Chez Pocheco
Chez Pocheco, on a fait le choix d’une toiture extensive, constituée de différentes variétés de sedum qui ne demandent aucun soin particulier, ni arrosage, ni engrais. En été, 70 % de l’eau qui tombe sur ces toitures est absorbée par les plantes et le substrat, puis est évapotranspirée. Les 30 % d’eau restants sont stockés dans notre cuve de récupération d’eau de pluie. En hiver, les rapports s’inversent : nous récupérons 70 % de l’eau de pluie qui tombe sur ces toitures, et 30 % est évapotranspirée. Les avantages cités plus hauts sont observables chez Pocheco, la toiture permet effectivement d’isoler le milieu extérieur du bruit de l’atelier et d’isoler thermiquement les bâtiments, nous faisons donc des économies d’énergie. Une toiture, comme celle que nous avons, a une durée de vie de 100 ans, soit le double de celle d’une toiture classique. Le substrat est composé en partie des tuiles des anciennes toitures de l’usine. Nous les avons simplement concassées. Cela nous a permis de transformer un déchet en ressource.
Nous pouvons alors dire qu’une toiture végétale est écolonomique : c’est une solution écologique qui introduit le vivant dans l’acte d’entreprendre et parallèlement nous fait faire des économies financières sur le long terme.
Notre mur végétal
Nous avons également décidé de végétaliser notre cuve de récupération d’eau de pluie pour favoriser la biodiversité autour du site et pour la rendre plus esthétique. Nous avons mis entre autres des digitales, des fougères, des carex, des bugles rampants, des salsifis des prés, des fraisiers sauvages. Il faut évidemment veiller à choisir les végétaux appropriés, ceux qui sont indigènes (qui viennent d’une aire de répartition similaire) pour respecter leur naturalité.
Un petit pas pour la planète, un grand pas pour votre engagement
Alors oui, les toits végétaux fleurissent dans nos villes et nos campagnes parce que c’est plus joli mais ce n’est pas que beau. Ces toits vivants permettent de faire un pas de plus (plutôt agréable) vers un monde plus vert et plus respectueux de l’environnement.
Sources :
- phytotechno.com/wp-content/uploads/2018/02/SQP_Fiche_Toits-v%C3%A9g%C3%A9talis%C3%A9s-2.pdf
- maplantemonbonheur.fr
- https://www.vegetalid.fr/
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Chère Jeanne et cher.es lectrices et lecteurs,
L’été 2022 est chaud et caniculaire à certains endroits. La toiture végétale souffre du manque d’eau. Je vois tous les sédum rougir avec la soif et la chaleur. A chaque pluie au contraire les feuillages s’ouvrent et le vert revient. Pour le moment les plantes résistent.
Sur les façades (sous nos toitures végétales) plus d’un mètre cinquante d’épaisseur de lierre. Il s’accroche aux briques et caracole partout. La fraicheur du bureau lui doit beaucoup! Maintenant une bignone (Campsis radicans ou trompette de virginie), un chèvrefeuille, un jasmin d’hiver, et des clématites entremêlent leurs feuillages et clochettes dans le lierre. Un nombre grandissant d’oiseaux variés nichent là.
La toiture végétale est un refuge pour les oiseaux et un réservoir de biodiversité.
Chaleureuses salutations.
Emmanuel Druon